Les coulisses du reportage par Sandra Laboucarie (auteur)

 

Il suffit souvent de tendre l’oreille pour trouver une belle histoire à raconter. L’aventure des jeunes comédiens de Poco Locos en est une nouvelle fois la preuve. Je connaissais l’association Artis, car elle se trouve à quelques kilomètres de chez moi. Et ici, à la campagne, les associations proposant des spectacles et des cours de théâtre ne sont pas si nombreuses. J’avais déjà assisté à leurs spectacles de fin d’année. Déjà, j’avais été « bluffée » par le travail de création et d’écriture mené avec les adolescents. Alors, quand j’ai entendu parler de Miskine par une amie, j’ai été curieuse !

Je me suis rendue à une représentation devant des collégiens et j’ai pleuré. Pourquoi ai-je été aussi touchée ? Peut-être que cela m’a mis face à une angoisse terrible de mère, qui ne verrait pas la souffrance de son enfant. Peut-être parce que cela m’a rappelé des souvenirs douloureux des années collège. Peut-être tout simplement, parce que ces jeunes comédiens étaient sincères dans leur jeu. J’ai été aussi intéressée par cette petite histoire, partie de rien ou presque, d’une petite troupe locale d’un petit village, qui était en train de rencontrer un grand succès. J’ai eu envie de les suivre, de les connaître chacun, de comprendre comment ils travaillaient avec leur professeure, et de voir comment cette pièce les avaient fait grandir.

J’ai écrit des articles, un livre sur le harcèlement scolaire mais ce projet était différent, car il parlait aussi de théâtre, d’un groupe d’adolescents qui se découvraient comédiens en tournée.

J’ai assisté à leurs ateliers, quand ils apprenaient à travailler leur posture, à exprimer et à transmettre des émotions, à décrire leur personnage. À force de me voir, ils ont vite oublié mon appareil photo et se sont confiés. J’ai voulu aussi les accompagner dans leur périple parisien, car c’était là l’aboutissement de leur projet.

 

Aller plus loin

Un numéro d’aide gratuit

Le 3020 est un numéro de téléphone gratuit. Des spécialistes écoutent et conseillent tous ceux et toutes celles, concernés de près ou de loin par le harcèlement.

Un site

https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr

Le site officiel du ministère de l’Éducation nationale contre le harcèlement propose des conseils pour les victimes, les témoins ou mêmes les auteurs de harcèlement.

 

À lire

Je me défends du harcèlement d’Emmanuelle Piquet, illustré par Lisa Mandel, éditions Albin Michel Jeunesse.

Dans ce guide, Emmanuelle Piquet, une psycho-praticienne, explique sa technique de la « flèche de résistance » : des répliques cinglantes pour clouer le bec à son agresseur. Le livre présente ainsi 15 témoignages d’enfants harcelés qui ont fini par trouver une parade pour mettre fin au harcèlement.

Rattrapage de Vincent Mondiot, collection « Une seule voix », Actes Sud junior

Le jour de l’oral de rattrapage du bac, une lycéenne revoit l’ancien bouc émissaire du lycée. Alors que leurs regards se croisent, elle se souvient alors de l’escalade, de la moquerie qui se voulait juste drôle à l’humiliation tragique…

À partir de 14 ans.

 

Une journée contre le harcèlement

Chaque année, le premier jeudi de novembre est consacré à la lutte contre le harcèlement. Ce jour-là, des campagnes de prévention ont lieu dans et autour des établissements scolaires. Le but ? Apprendre à mieux reconnaître les cas de harcèlement pour y mettre fin plus rapidement.

Le harcèlement en chiffres

  • Le harcèlement scolaire concerne environ 15% à 20% des enfants et des adolescents, soit 10% à 15% de victimes, 4% à 6% d’agresseurs, et 3 à 4% de victimes-harceleurs, selon une enquête menée dans une trentaine de pays, dont la France. Source : Le Harcèlement scolaire de Nicole Catheline (Puf)
  • En 2017, en France, sur 100 collégiens, 18 ont déclaré avoir subi au moins une atteinte via les réseaux sociaux ou par téléphone portable (usurpation d’identité, vidéo humiliante ou diffusion de rumeurs). Pour 7 d’entre eux, ces attaques ont été répétées, ce qui s’apparente à du cyberharcèlement. Source : Ministère de l’Éducation nationale, 2018 
  • Les adolescents harcelés sur les réseaux sociaux ont 2,3 fois plus de risques d’avoir des pensées suicidaires. Source : Unicef, Adolescents en France, le grand malaise, 2014.